Mais avant cela, retournons un peu sur nos pas, et voyons ce que le printemps nous apporte depuis notre nuage
Edward Robert Hughes –Srdce snehu.jpg – “Coeur de neige”
Des fleurs fines et mousseuses comme l'écume
Poussaient au bord de nos chemins
Le vent tombait et l'air semblait frôler tes mains
Et tes cheveux avec des plumes.
L'ombre était bienveillante à nos pas réunis
En leur marche, sous le feuillage ;
Une chanson d'enfant nous venait d'un village
Et remplissait tout l'infini.
Nos étangs s'étalaient dans leur splendeur d'automne
Sous la garde des longs roseaux
Et le beau front des bois reflétait dans les eaux
Sa haute et flexible couronne.
Et tous les deux, sachant que nos cœurs formulaient
Ensemble une même pensée,
Nous songions que c'était notre vie apaisée
Que ce beau soir nous dévoilait.
Une suprême fois, tu vis le ciel en fête
Se parer et nous dire adieu ;
Et longtemps et longtemps tu lui donnas tes yeux
Pleins jusqu'aux bords de tendresses muettes.
Émile VERHAEREN -1855-1916-
Voici juste pour vous, en l’honneur de ce printemps - un florilège de souvenirs précieux -
Bonne nouvelle : Salvatore continue de nous concocter pour « après l’été », de nouvelles merveilleuses chansons, qu’il dévoile peu à peu lors de ses tout récents concerts, et ceux qui ont connu le bonheur d’assister à son concert de Sérignac, ne vous diront pas le contraire : ce sont des chefs d’œuvre !
Est-ce parce que « tu crois aux anges », Salvatore, que tu peux nous faire voyager avec tant de facilité, et nous emporter dans un monde de douceur, dont tu sembles détenir le double d’une clef mystérieuse ?
Je crois aux anges
J'ai cru pendant longtemps
En un monde meilleur
J'en léguerai plus tard
L'espoir à mes enfants
Si au moins ils pouvaient
Ignorer cette peur
Qui me suit pas à pas
Depuis que je suis grand
Je n'ose plus croire hélas
Qu'avant de céder ma place
Je verrai l'embellie
D'un monde sans barbarie
Mais je crois aux anges
Je te l'avais jamais dit
Oui, je crois aux anges
Quand tu me souris
Oui, je crois aux anges
Car je t'ai trouvée
C'est fou comme tout change
On dirait l'été
J'ai suivi des idées
Oubliées en chemin
J'ai cru à l'amitié
J'en suis souvent revenu
J'ai construit, j'ai cassé
Rien n'est jamais certain
J'ai compté sur moi seul
Et je me suis déçu
Mais voici que la vie
Vient me faire une fleur
Voilà même qu'elle est jolie
Avec toi dans mon cœur
Et je crois aux anges
Je te l'avais jamais dit
Oui, je crois aux anges
Quand tu me souris
Oui, je crois aux anges
C'est inespéré
C'est fou comme tout change
On dirait l'été
Oui, je crois aux anges
D'ailleurs ou d'ici
D'où viens-tu mon ange?
D'amour infini
Oui, je crois aux anges
Car je t'ai trouvée
Oui, je crois aux anges
Je te l'avais jamais dit...
Salvatore, poète, nous y croyons aussi, aux anges, nous les rencontrons au détour d’un chemin, et parfois ils sont derrière nous, dit-on !...
Et cela m’a fait penser à un poème de Victor Hugo, que mon très cher père a récité un jour en ma présence, prenez, s’il vous plait le temps de vous empreignez de ces paroles :
HEUREUX L'HOMME OCCUPE ...
Heureux l'homme, occupé de l'éternel destin,
Qui, tel qu'un voyageur qui part de grand matin,
Se réveille, l'esprit rempli de rêverie,
Et, dès l'aube du jour, se met à lire et prie !
A mesure qu'il lit, le jour vient lentement
Et se fait dans son âme ainsi qu'au firmament.
Il voit distinctement, à cette clarté blême,
Des choses dans sa chambre et d'autres en lui-même ;
Tout dort dans la maison; il est seul, il le croit ;
Et, cependant, fermant leur bouche de leur doigt,
Derrière lui, tandis que l'extase l'enivre,
Les anges souriants se penchent sur son livre.
Victor HUGO (1802-1885)
Dernièrement j’ai eu le plaisir de rencontrer Basilio, qui lui aussi, digne italien croit aux anges et les dessinent avec passion sur les murs de sa maison
Basilio, tu as bien compris cette phrase :
Nous ici, nous vivons pleinement nos rêves, nous entourant de tous ceux qui connaissent sa valeur, porte ouverte aux échanges non superficiels et d’apparence
Nous parlons d’anges, et jamais une seule fois, je n’ai pu penser aux anges sans imaginer un instant le son d’une trompette, probablement l’ombre si douce de la foi
Un homme, artiste rare, que vous connaissez tous, et qui lui aussi croit aux anges, puisqu’il communique chaque jour avec eux, leur offrant dans un souffle immergé de notes rares, l’amour et l’admiration qu’il leur porte : Jean-Claude Borelly
Et dans ce concerto de la mer où la trompette s’allie comme un miracle, au son de la flûte pour nous emporter en son cœur, écoutons-les
Remontons à présent à la surface de l’eau !
Tout en préservant notre rêve, cependant.
Gérard Deligny saura nous y aider à merveille, cette fois non par le son mais par les couleurs de sa peinture, aux multiples secrets
A présent que fais-tu Salvatore ce soir, appuyé sur cette table de brasserie ?
Je te propose de prolonger ces instants, et puisque nous sommes « un beau soir », transformons-le en un « très beau soir » en nous joignant à notre ami Mika qui nous emporte avec lui dans ses rêves prodigieux… un pur bonheur de poésie, qu’il nous offre et que j’ai été si heureuse de découvrir dans ce concert féerique
MIKA
Belle soirée, n’est-ce pas ?
Mais
Un nuage noir est passé dans ma vie, laissant de lourdes traces dans un cœur sans défense, et, je ne voyais même plus la terre en me penchant au dessus du bord des nues, mais rien ne dure et la vie s’adapte et se meut, éternelle source du recommencement
Jamais satisfaite des instants que je vous offre, m’inspirant essentiellement de mes sentiments, de mes rêveries, de mes échanges amicaux, je vais un peu changer ma façon de venir vers vous, en venant plus souvent mais plus brièvement
Brunette